Le 14 octobre dernier, Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, déclarait devant la représentation nationale qu’en 2024, les livraisons d’armes françaises à l’Ukraine n’atteindraient pas le plafond de trois milliards d’euros, annoncés en janvier. Or, cette aide est non seulement vitale pour l’Ukraine, mais surtout, la solidarité entre nos armées constitue la première pierre d’une future et indispensable défense européenne à construire.
Au moment où la Corée du Nord envoie des soldats combattre au côté de l’armée russe en Ukraine, au moment où le soutien des alliés du Kremlin s’intensifie, cette solidarité française et européenne vis-à-vis de l’Ukraine, doit s’exprimer concrètement. À cet égard, le professionnalisme et la grande qualité de nos armées dans la formation des soldats ukrainiens en France et en Pologne, aux côtés de l’armée polonaise, est à souligner.
Fin aout, j’étais en Ukraine. À Lviv puis à Tchernihiv, j’ai voulu saluer la mémoire des morts au combat, lors des cérémonies officielles. J’y ai vu un pays debout malgré les alertes aériennes incessantes et les bombardements. Des entreprises au travail, des enseignants faisant la classe devant des enfants revenus nombreux, l’université polytechnique de Tchernihiv, à nouveau en travaux pour accueillir la rentrée, après un énième bombardement.
Aujourd’hui encore, les Ukrainiens comptent sur nous ; militairement bien sûr, mais également pour remettre leur pays en état. Ils ne nous demandent pas des miracles, ils ne nous demandent pas d’être plus puissants que nous ne le sommes. Ils nous demandent uniquement de leur donner les moyens de changer le rapport de force sur le terrain, en autorisant notamment l’armée ukrainienne à effectuer des frappes en profondeur en Russie, sur des cibles uniquement militaires, avec des missiles de longues portées livrés par la France.
Livrer des armes suppose la confiance dans l’utilisation qui en est faite : les Ukrainiens la mérite !
La guerre d’Ukraine, ne l’oublions pas, est aussi une guerre de l’information. C’est une confrontation de modèles qui est à l’œuvre sous nos yeux aujourd’hui. La menace du Kremlin revêt un caractère existentiel pour la France et l’Europe. Nous devons en tenir compte et agir en conséquence. Nos concitoyens sont prêts à des efforts pour peu que le but et le message soient clairs.