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Mon billet du lundi 4 novembre.

La victoire de Maia Sandu hier soir à l’élection présidentielle moldave est une profonde victoire européenne. La machine de désinformation et de trucage des élections du Kremlin n’aura pas suffi à faire dévier la Moldavie de son chemin vers l’Europe. Pourtant, ces questions d’élargissements et de futur de l’Union européenne semblent pour certains suspendues au verdict de l’élection présidentielle américaine, alors que beaucoup d’Européens commencent enfin à réaliser qu’une victoire de Donald Trump ou de Kamala Harris ne changera pas une tendance de fond : le repli américain du continent européen. Les enjeux sont immenses, réveillons-nous !

La déclaration ce week-end de Donald Tusk, Premier ministre polonais, sonnant la fin de la période de « sous-traitance géopolitique » aux Etats-Unis, m’a touché. Installé en Pologne depuis plus de vingt ans, combien de fois n’ai-je pas débattu avec les Polonais de la nécessité de prendre notre sécurité et notre destin en main ? Je défends depuis toujours l’idée d’une autonomie stratégique européenne dans les pays du flanc Est de l’Europe pour lesquels la sous-traitance de leur sécurité aux Etats-Unis était devenue un automatisme. Aujourd’hui, il y a un alignement de nos volontés à saisir. Le danger russe devient trop pressant et la sécurité garantie par les États-Unis trop incertaine pour que nous ne soyons pas en mesure d’agir par et pour nous-mêmes.

La sécurité de l’Europe ne peut pas se jouer à la roulette russe tous les quatre ans en Pennsylvanie. Et notre prospérité économique et la solidité de nos modèles démocratiques ne peuvent pas être adossées aux votes des électeurs américains.

Aujourd’hui, le choix qui s’offre aux Européens est clair : continuer notre longue sieste stratégique et accepter de devenir une périphérie du monde, ou alors donner véritablement les moyens à l’Ukraine de ne pas perdre la guerre existentielle qu’elle mène contre le Kremlin, accompagner de façon déterminée les États candidats à l’Union européenne, et dessiner ainsi la prochaine architecture de sécurité de notre continent.

Cela ne se fera pas dans un claquement de doigts, ni avec des formules simplistes, démagogiques, voire mensongères. Cette Europe qui parle au monde, dans sa diversité, il nous incombe de la construire aves vaillance, patiemment mais sûrement.

Votre Député

Je me suis engagé en politique pour rendre ce qu’on m’a donné. Je suis né en Provence, ai grandi en Lorraine. Aujourd’hui encore, ces deux territoires continuent d’exercer sur moi leur empreinte. Mais ma vie personnelle et professionnelle (entrepreneur dans le public et le privé) est surtout marquée par les voyages et la rencontre avec l’autre (Cameroun, SaarLorLux, Lituanie, Pologne, Egypte, Europe centrale et Balkans). Contrairement à la violence ou l’isolement qui sont mortifères, le conflit est nécessaire à la vie. C’est pourquoi j’ai souhaité me former à la médiation. C’est elle qui constitue le fil rouge de tout mon parcours de vie et professionnel.

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Député des Français établis à l’étranger.

Allemagne, Europe centrale, Balkans

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