Friedrich Merz sera sans aucun doute le prochain chancelier allemand, dans le cadre d’une coalition avec les sociaux-démocrates. À l’issue des élections législatives du 23 février dernier, les choses sont claires : l’AfD (extrême-droite) double son score, avec une poussée très marquée dans les nouveaux Länder de l’Est; ainsi, les opposants à l’Union européenne, AfD et Die Linke (extrême-gauche), sont susceptibles de constituer une forte minorité de blocage.
Loin d’être de ma famille politique, je reconnais à Friedrich Merz trois grandes qualités: c’est un homme politique libre, un européen convaincu et capable d’agir de manière opérationnelle.
Il est libre. D’abord de lui-même et de ses propres ambitions. Il l’a prouvé en se retirant de la vie politique pendant plus de dix ans après sa défaite contre Angela Merkel. Il refuse ensuite les étiquettes toutes prêtes dans lesquelles certains voudraient l’enfermer. A rebours des positions traditionnelles des conservateurs allemands, Friedrich Merz se dit prêt à revenir sur la sacrosainte règle du frein à l’endettement (Schuldenbremse) pour financer le réarmement et les investissements indispensables ; il a mené une campagne limpide sur l’agression russe en Ukraine et remet en cause – en direct à la télévision! – l’a priori atlantiste.
Friedrich Merz est un européen convaincu. Son premier engagement politique a été le parlement européen ; profondément convaincu de l’importance de la relation franco-allemande, sa première visite de futur chancelier fut pour Paris et Emmanuel Macron dont il a annoncé durant sa campagne qu’il rejoindrait l’élan européen.
Enfin, c’est un homme d’action, quelqu’un qui sait ce qu’une décision doit devenir sur le terrain pour être une vraie décision. Friedrich Merz a travaillé au contrôle d’entreprises industrielles, de logistique, il sait « se cogner » au réel.
Son engagement européen et son pragmatisme pourraient bien être demain l’un des chemins permettant de s’opposer aux démagogues, autocrates et autres kleptocrates qui nous menacent aujourd’hui, depuis Washington ou le Kremlin, en Ukraine, dans les pays Baltes, dans les Balkans et jusqu’au cœur de nos sociétés, en Allemagne ou en France.
Avant le sommet spécial de l’UE, jeudi prochain, celui sur l’Ukraine qui s’est tenu à Londres ce week-end, en atteste ; l’Allemagne de Friedrich Merz est bien là, prête à assumer ses responsabilités. C’est une bonne nouvelle pour la France et l’Europe.
