Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
J’aime le train. Depuis des décennies. J’ai embarqué à bord du Varsovie-Vilnius de nuit, quand ce n’était pas encore l’Union européenne, avec changement d’écartement au milieu de la nuit (à l’époque, le train passait par Grodno, pas par Marijampole). J’ai pris le Kaliningrad-Homel, de nuit également, chauffé au bois, avec samovar à l’entrée. C’était au temps où il y avait encore un Bucarest-Budapest correct. Un jour, c’est mon vélo qui m’a accompagné dans le Metz-Naples (de nuit) pour me permettre de revenir en pédalant. J’ai même connu le Cracovie-Varsovie de 6 heures du matin, quand je travaillais en Pologne, et son… cireur de chaussures ! Je me souviens enfin du Metz-Marseille de mon enfance en Lorraine lorsque j’allais rendre visite à ma grand-mère en Provence.
Depuis mon élection à l’Assemblée nationale, mes pérégrinations aux quatre coins de l’importante 7ème circonscription ont placé le train au cœur de mon quotidien : je fréquente non seulement le « hub » de Vienne et les night-jets de l’OBB, qui relaient, toujours ponctuellement, de nuit comme de jour, à la fois les grandes villes de l’Ouest et celle de l’Est, si pratique dans mon cas ; mais aussi le magnifique tortillard de Zagreb vers Vienne, ou encore le passage de Dresde à Prague, avec cette voie qui sinue le long de l’Elbe.
La poésie est politique et la citoyenneté doit être poétique, c’est-à-dire qu’elle doit aussi « être en action », « créer ». C’est pourquoi j’ai choisi de consacrer nos séminaires citoyens annuels à la question des transports ferroviaires. Avec Samuela Burzio, poétesse et conférencière, qui nous avait déjà accompagnés lors de l’évènement d’inauguration du Paris – Berlin, nous vous proposons de participer dès la semaine prochaine, à des ateliers dans lesquels nous imaginerons le train de nos rêves.
Nous essaierons ensemble de mieux appréhender cette réalité complexe qu’est le voyage en train ; avant d’essayer de produire et partager une nouvelle façon d’envisager notre rapport au transport ferroviaire, dans une Europe qui se décarbone rapidement.
De la même manière que j’ai entrepris en 2024 une démarche de certification du bilan carbone de mon activité parlementaire, je souhaite vous associer à cette démarche vertueuse qui consiste à réfléchir collectivement à nos modes de déplacement actuels, aux nouvelles mobilités, innovantes et moins polluantes qu’il nous faut désormais construire.
La démocratie s’appuie sur « des citoyens conscients et responsables », disait Marc Sangnier, mais aussi curieux et créatifs !
