Le coup de fil d’Olaf Scholz à Vladimir Poutine, la semaine dernière, a fait couler beaucoup d’encre. Or, ce que le chancelier allemand n’a pas dit au chef du Kremlin est presque plus important que ce que les deux hommes ont pu se dire.
M. Scholz a sans doute demandé à Poutine de retirer ses chars d’Ukraine et d’en finir avec la brutalité militaire. Mais il aurait dû surtout lui demander de retirer sa constitution impérialiste et néocoloniale ainsi que son arsenal juridique d’agression internationale. Car, de même que l’Ukraine n’acceptera plus de traité bancal, l’Union européenne n’acceptera pas une « zone grise » du droit international à ses portes.
M. Poutine, accepterez-vous de remettre votre constitution en conformité avec le droit international ? Reconnaitrez-vous l’outrance de votre décret du 5 octobre 2022 intégrant les quatre oblasts de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia dans le territoire constitutionnel de la fédération de Russie ? Cesserez-vous les rodomontades et ingérences surréalistes contre la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, pour « action hostile contre la mémoire historique de la Russie » (sic) ? Autant d’actes juridiques absurdes mais bien réels que vous maniez avec maestria, en bon ingénieur du chaos.
Depuis 1000 jours, le kremlin bombarde des infrastructures civiles et des habitations alors que l’Ukraine frappe des objectifs exclusivement militaires (dépôt d’armements, avions sur leur base, etc.). M. Poutine, accepterez-vous que les réparations civiles soient abordées lors d’une négociation sur la sortie de guerre ?
Non ! Bien sûr. Vous avez fait du bluff votre marque de fabrique et vous ne négociez qu’avec vous-même…
Mais les démocrates ne cèderont pas sur tous ces points : sans eux, pas de paix durable avec la Fédération de Russie, pas de négociations solides possibles. Il ne s’agirait que de reculer plus ou moins la date de votre prochaine agression.
Avant l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche le 21 janvier prochain, le seul message à envoyer au monde, et à Poutine le premier, est le suivant : hors du droit international, point de salut. M. Scholz l’avez-vous fait savoir à Vladimir Poutine ?