Les 3 et 4 septembre 2019, j'ai participé au Forum de Krynica en Pologne. L'occasion d'échanger sur des sujets qui me tiennent à cœur : la jeunesse et l'éducation.
Reconnu comme le « Davos de l’Est », le Forum économique de Krynica est devenu au fil des ans, un événement qui attire de nombreuses personnalités du monde politique, économique et des sociétés civiles d’Europe et du monde. En 2019, 60 pays seront représentés et plus de 460 participants se sont déplacés dans le massif montagneux des Tatras au sud de la Pologne (http://www.forum-ekonomiczne.pl/?lang=en ).
Comme les années précédentes, j’ai tenu à être présent au Forum économique de Krynica (Pologne). J’y ai animé un atelier sur la jeunesse et l’éducation le 4 septembre : Comment construire la paix au travers de politiques éducatives et de jeunesse ? Comment agir en faveur des jeunes dans les Balkans à l’heure de la réconciliation ? Ou encore quel statut pour les langues régionales en Ukraine ?… Ce seront autant de thèmes et de sujets, parfois controversés, que nous avons abordés.
Renouant avec mon passé de médiateur, mais aussi d’animateur social dans des quartiers difficiles, je me suis appuyé sur l’exemple marquant de la réconciliation historique des jeunesses françaises et allemandes et la fondation de l’OFAJ par le Traité de l’Elysée de 1963 pour inviter nos experts à donner leur vision.
Tout d’abord, M. Djuro Blanusha (Đuro Blanuša), secrétaire général de l’office de jeunesse RYCO des Balkans occidentaux www.rycowb.org a souligné le chemin qui reste à parcourir : « La réconciliation n’est pas seulement l’absence de guerre, c’est bien plus, beaucoup, beaucoup plus que cela. » En toute franchise, il a rappelé le rôle des responsables politiques et l’importance pour eux de renoncer aux discours de haines et de divisions ethniques, car les mots ont une influence réelle sur le comportement et l’attitude des jeunes citoyens.
Mme Ewa Nocoń (Pologne) a résumé l’important travail du l’Office germano-polonais de la jeunesse www.dpjw.org, qui permet aux participants de se connaître en profondeur : “Nous créons des amitiés qui durent de nombreuse années”.
Igor Tsependa (Ukraine), recteur de l’université nationale subcarpatique, est conscient que “la mémoire historique est centrale pour les sociétés en Pologne et en Allemagne”. Il a partagé ses passionnants projets de coopération entre jeunes, avec un programme de simulations de réalité virtuelle mais aussi de randonnées nature.
Mme Radia Bakkouch, présidente de COEXISTER France, a expliqué le travail des bénévoles qu’elle anime : “Nous voulons apprendre à mieux coexister ensemble, à mieux vivre les uns avec les autres.” Elle rappelle que les mots et les paroles de paix ne suffisent pas, il faut aussi partager du vécu : “Pour prévenir les conflits, nous devons bâtir la paix ensemble, à travers le dialogue, des projets de solidarité et des expériences communes.” Coexister ce sont 45 groupes locaux en France et un tour du monde inter-religieux.