Mis à jour le 12 février 2024.
Le 7 octobre dernier, Israël s’est réveillé sous un déferlement de violences et de terreur. Le Hamas, organisation classée terroriste, était résolu à piétiner tous les principes, toutes les règles régissant les relations entre les peuples. Face à une telle entreprise, Israël disposait du droit de se défendre. Cependant, la riposte d’Israël ne peut pas être conduite sans objectifs clairs et compatibles avec le droit international, et se poursuivre selon une logique qui apparaît de plus en plus comme une pure vengeance aux effets collatéraux terribles sur les populations civiles abandonnées au chaos dans la bande de Gaza.
Cette situation hypothèque pour longtemps la possibilité d’une paix juste et durable pour les deux parties. La sécurité d’Israël ne sera définitivement assurée que lorsque les aspirations légitimes tant des Israéliens que des Palestiniens auront été satisfaites.
A cet égard, la France et l’Union européenne ont un rôle à jouer. Au sortir de la seconde guerre mondiale, l’Europe brisée s’est reconstruite sur l’idée qui a guidé la réconciliation franco-allemande : on ne peut trouver la paix avec son adversaire qu’en prenant en compte ses besoins légitimes. L’Europe et la France doivent convaincre Palestiniens et Israéliens de la pertinence du logiciel de réconciliation qui a permis le triomphe du dialogue et de la coopération sur la haine et le conflit en Europe.
La France et l’Europe doivent soutenir un cessez-le-feu, le respect du droit international humanitaire et une réelle solution politique.
Auprès d’Israël, au-delà du cessez-le-feu, cela passe par l’exigence de l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie, et de son corollaire actuel d’opérations de nettoyage ethnique. Bien entendu, certaines déclarations de la droite religieuse proche du Premier Ministre sont délétères en ce moment.
Auprès de la partie arabe, la France doit pousser à la recréation d’une autorité palestinienne active et respectée, capable de prendre à Gaza le relais d’un Hamas qui renaît de ses cendres. Elle peut s’appuyer pour cela sur les États modérés du pacte d’Abraham et sur tous les États témoignant de leur bonne volonté. L’objectif de la France et de l’Europe est l’établissement d’une solution politique, passant par l’instauration d’un État palestinien, sans lequel il est illusoire d’espérer un jour l’extinction de ce conflit.
La Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, au sein de laquelle je suis engagé de façon déterminée, exerce un contrôle étroit de l’exécutif français et européen depuis le démarrage de cette guerre. Je partage et je soutiens sans réserve la position de Jean-Louis Bourlanges, son Président (https://www.youtube.com/watch?v=boHzWITdZJ8). J’invite tous mes concitoyens à suivre les travaux du parlement en ce domaine : (https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/commissions-permanentes/affaires-etrangeres).
En tant que parlementaire, je suis également extrêmement attentif à toutes les expériences de réconciliation qui traversent les sociétés civiles israéliennes et palestiniennes. Je me rendrai disponible pour accompagner tout effort interparlementaire dans cette direction.
L’engrenage du chaos dans la région est évidemment un risque majeur. Il nécessite un suivi quasi quotidien des développements, des accrochages et des provocations non seulement entre Israéliens et Palestiniens, entre Israël et les États arabes, entre Juifs et non-Juifs, mais également entre Musulmans et non-Musulmans, ainsi qu’entre Sunnites et Chiites.
L’arrivée de Tsahal à Rafah, aux portes du Sinaï égyptien, la réorganisation des milices chiites en Irak, la pression démographique et politique des réfugiés palestiniens au Liban, sur un État déjà chancelant, la complexité des agendas croisées des puissances influentes (USA, Chine, Iran, Fédération de Russie), rendent à mon sens une longue période de chaos possible.