Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
Un débat crucial sur la programmation pluriannuelle de l’énergie s’est ouvert lundi 28 avril au parlement. Mon engagement sur ce sujet majeur vient de loin : dès mon premier mandat, j’ai alerté le gouvernement sur la question des infrastructures énergétiques, et en particulier sur l’enjeu européen des réseaux de transport électrique. Je considère en effet que la mise en commun d’un réseau électrique de transport est à l’Union européenne du XXIème siècle, ce que la CECA fut pour l’Europe du XXème.
Je suis surtout convaincu que la souveraineté énergétique doit être construite très en amont, en franco-allemand, malgré nos positions différentes, voire divergentes, ou peut-être justement à cause d’elles. Lors du débat en hémicycle qui s’est tenu le 28 avril, j’ai rappelé au gouvernement combien le franco-allemand est non seulement souhaitable, mais tout à fait possible. Je me suis appuyé notamment sur l’expérience du groupe de travail sur la souveraineté énergétique en franco-allemand que j’ai co-présidé pendant quinze mois avec mon collègue allemand Andreas Jung, au sein de l’Assemblée parlementaire franco-allemande (APFA). Nos premières réunions étaient un peu fraiches, nos administrations réticentes et parfois même, les membres de gouvernement hésitaient à participer à ce travail. En effet, les suspicions, les a priori, les divergences objectives semblaient irréconciliables, et il semblait parfois même dangereux de risquer l’ouverture et la franchise. Or, nous avons progressé ensemble, à une quinzaine de députés français et allemands, en nous appuyant à chaque pas sur les faits, en descendant de nos escabeaux idéologiques.
Nous proposerons nos conclusions lors de la session de juin de l’APFA, la première avec le Bundestag nouvellement élu. La résolution issue de nos travaux imposera dans les faits, de manière réaliste, et surtout efficiente, ce travail indispensable en commun, inscrit dans le Traité d’Aix-la-Chapelle, ratifié en 2019. Car, rien ne sert de se donner des leçons sur nos mix énergétiques respectifs : ils sont une compétence nationale, qui est fonction de l’histoire économique, des structures socioculturelles et des ressources naturelles, de la psychologie même parfois, de chaque société. En revanche, cela ne doit pas nous empêcher pas de travailler sur un réseau et des infrastructures en commun.
Je participe par ailleurs, sur le terrain, aux prises de contacts entre acteurs énergo-intensifs des deux côtés du Rhin : ce sera une brique importante du franco-allemand de l’énergie. Et je continuerai à accompagner ce débat fondamental. Celui-ci reviendra en hémicycle au mois de juin et je continuerai de porter haut ces deux sujets : l’interconnexion des réseaux électriques et le franco-allemand.