Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
L’Assemblée nationale vient d’adopter les deux textes législatifs sur la fin de vie, attendus par nos concitoyens. Les débats en commission puis en hémicycle ont été exceptionnellement exemplaires : « Ce que l’Assemblée nationale peut produire de meilleur » en termes de respect des convictions différentes, de recherche de compromis, comme l’a souligné un journaliste.
Le travail en amont du gouvernement et l’énorme engagement de mes collègues rapporteurs ont permis de libérer les débats en hémicycle des positions caricaturales et des disputes puériles. Le débat a eu le mérite de « casser le tabou » de la mort et son invisibilisation. Il a permis à la fin de vie de redevenir un fait humain.
Sur un sujet de société aussi important et présent dans la vie des Françaises et des Français, il m’a semblé utile de sensibiliser mes concitoyens bien en amont du débat parlementaire. C’est pourquoi, il y a deux ans, j’avais décidé de choisir la fin de vie comme thème de nos séminaires citoyens : (https://frederic-petit.eu/tournee-en-circonscription-a-loccasion-de-seminaires-citoyens-sur-la-fin-de-vie/ ; https://lesfrancais.press/euthanasie-le-debat/ ). Et vous avez été très nombreux à y participer activement.
Vous lirez plus loin ce qui a motivé mon vote sur chacun des deux textes mais je tenais à vous dire d’emblée que j’ai tout à fait conscience qu’avec ce vote, je ne réponds pas à ceux, et ils sont nombreux, je le sais, qui souhaitaient que le législateur les accompagne dans ce devoir de compassion et de responsabilités contradictoires.
J’aurais été pour ma part favorable à ce que le 2ème texte relatif au droit à l’aide à mourir propose une « dépénalisation », à l’instar de la loi Veil, plutôt que la création d’un droit opposable tel qu’inscrit dans le texte actuel. Je resterai donc attentif à l’évolution de ce texte lors de la navette parlementaire.
J’admets aussi que la « fraternité » inscrite dans notre devise nationale n’exclut pas de profondes divergences philosophiques. Malgré la difficulté de la question qui nous est posée, je souhaite néanmoins que nous puissions faire nation comme nous le faisons dans le cadre de notre principe de laïcité : « celui qui croyait au ciel, et celui qui n’y croyait pas », disait Aragon.