Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
Nous vivons un moment européen.
Bien sûr, les nuages s’accumulent : de premières nominations inquiétantes aux États-Unis depuis l’élection de Donald Trump ; le forcing militaire du Kremlin en Ukraine visant à annexer définitivement les régions administratives qu’il a intégrées dans sa constitution il y a un an, au mépris du droit international ; le droit international, bafoué de plus en plus ouvertement au Proche-Orient, malgré les appels de la France, en particulier ; des élections législatives dévoyées par des campagnes démagogiques en Géorgie, en Roumanie…
Or, nous n’avons plus le temps d’être pessimistes et encore moins de baisser les bras. Les démocrates européens doivent affronter les défis de cette décennie sombre et ne peuvent plus se reposer sur leurs acquis, les évidences, ce que certains appellent les « dividendes de la paix ».
En Allemagne, la fin de la coalition tricolore de M. Scholz et la campagne électorale qui s’ouvre pourrait changer la donne au Bundestag le 23 février 2025. Le chancelier a décidé de poser la question de confiance, le 11 décembre prochain, au parlement allemand et demandé une clarification à une opinion partagée et instable. Je salue son courage. C’est de ce genre de mise au point dont l’Union européenne a besoin avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, le 20 janvier prochain.
De son côté, la Pologne prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne dans un mois, après une présidence hongroise illisible, qui s’est contentée de surfer sur les événements extérieurs. Donald Tusk, le clairvoyant Premier ministre polonais, semble vouloir arrimer à nouveau son pays au cœur de l’Union européenne, voire même accepter d’en devenir un leader. Il prend lui aussi le risque de déplaire à une partie de l’électorat polonais.
Dans ce contexte, il est important que les députés français et polonais participent à l’écriture du futur « traité de Nancy », qui sera bientôt à la relation franco-polonaise ce que le traité d’Aix-la-Chapelle est à la relation franco-allemande. J’en ai fait un engagement personnel et y travaille ardemment.
Lors de mes nombreux déplacements dans la circonscription, à votre rencontre, je constate que la prise de conscience européenne progresse, sur des positions concrètes. Elle avance à bas bruit, certes, loin des réseaux sociaux, et sans l’intervention d’un Elon Musk dans le débat citoyen…
Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens, nous vivons un véritable moment européen. Il n’est pas le plus facile, ni le plus évident, mais assurément le plus critique depuis des décennies. Saisissons-le !