Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
Depuis le 7 octobre et les attaques terroristes du Hamas en territoire israélien, le Proche-Orient est à nouveau à feu et à sang. Les morts et les blessés se comptent par milliers de part et d’autre, et plus de 200 otages étrangers et israéliens sont à déplorer.
Aujourd’hui Israël et la Palestine, hier l’Ukraine… Demain, qui sait encore où la violence aveugle nous rappellera à notre triste et précaire condition d’humains.
Dans ce chaos du monde, il nous faut pourtant garder raison et ne pas succomber à un désir de vengeance. Analyser, comprendre, éclairer nos concitoyens, dire le vrai et le juste toujours, pour ne pas ajouter au malheur du monde.
Dans ce contexte brûlant et sanglant de l’actualité proche-orientale, il m’a été permis cependant de garder un soupçon d’espoir. Le 18 octobre, je présentais à mes collègues de la commission des affaires étrangères un avis relatif au budget de la diplomatie culturelle et d’influence française. Aux Cassandre qui nous annoncent chaque jour la perte d’influence française, son incapacité à peser sur les affaires du monde, de l’Europe, voire même sa déchéance totale, je dois leur dire qu’ils ont tort de penser ainsi. La France de 2023 n’est certes pas la France victorieuse de 1945, et le monde de 2023 n’a plus rien à voir avec ce qu’il était au sortir de la Guerre Froide. Mais notre pays a encore énormément de choses à dire au monde et notre diplomatie culturelle et d’influence s’y emploie. J’en veux pour preuve l’enrichissant voyage que j’ai effectué en Algérie, au mois de septembre dernier. Dans ce pays si proche humainement et historiquement du nôtre, j’ai pu observer une diplomatie qui se réinventait pour dépasser les blocages institutionnels et surmonter les difficultés d’une relation politique franco-algérienne faite de hauts et de bas. Dans mon avis, je préconise d’ailleurs, en Algérie comme ailleurs, de développer davantage une diplomatie des sociétés civiles, non gouvernementale, plus à même de tisser des liens forts et durables entre nos pays.
Aujourd’hui, comme hier, ce qui tient dans la relation franco-allemande, malgré les turbulences du moment, ce sont ces liens étroits et denses entre nos sociétés civiles construits pas à pas depuis 70 ans. Si la France a encore un rôle à jouer au Proche-Orient, c’est bien celui-là, aider Israéliens et Palestiniens à construire patiemment cette paix durable à laquelle les populations civiles aspirent.