Mes chères concitoyennes, chers concitoyens,
Alors que l’incertitude domine en ce début de rentrée politique et que le Premier ministre s’apprête dans quelques heures, à tenir son discours de politique générale, je voudrais vous dire les sentiments qui m’animent et la conviction qui est la mienne.
Comme j’ai pu en débattre avec un grand nombre d’entre vous durant la campagne législative anticipée, le résultat sorti des urnes, malgré la défaite du camp présidentiel, a nourri chez moi quelques espoirs, en particulier celui de voir le parlement reprendre une voix prépondérante dans le débat public en France. Dans le contexte des dangers qui nous menaçaient, le scénario actuel comporte, à mon sens, quelque attrait : pas d’extrême-droite au pouvoir, la France Insoumise stable et bientôt isolée (71 députés sortants, 73 entrants), et un large éventail central allant de la gauche responsable à une droite républicaine soucieuse de l’intérêt général.
Ce nouveau parlement est complexe mais passionnant. À nous de le rendre utile pour nos concitoyens et notre pays dans les semaines et les mois qui viennent.
Certains considèrent que la nomination de Michel Barnier à Matignon ne correspond pas aux résultats et à la composition de la nouvelle assemblée. J’en conviens tout à fait. Mais, c’était le seul « suivant sur la liste des possibles ». Plutôt que de perdre du temps et de l’argent public dans une procédure surréaliste de destitution du président de la République, qui a scrupuleusement exécuté ce que lui ordonne la constitution dans une configuration assez inédite, la gauche devrait s’interroger sur sa propre responsabilité dans la constitution du nouveau gouvernement ; elle n’a, hélas, pas su prendre la mesure des dangers qui nous menacent, et aller vers le dépassement inscrit dans les résultats du deuxième tour : personne n’a gagné, nul n’a la légitimité d’imposer son programme et sa vision aux autres ; les électeurs nous ont demandé de nous entendre et de coopérer pour le bien supérieur du pays au-delà de nos différences.
Les cadres du Parti Socialiste ont « refusé l’obstacle », préférant retourner à leurs petites cuisines électorales, leurs égos, leur inconscience et leur manque de courage. J’espère qu’ils se ressaisiront vite afin que nous puissions rééquilibrer ce que le Premier ministre semble vouloir nous proposer et surtout qu’ils entendront la voix de la sagesse de l’un des leurs, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, invité de l’université de rentrée du Modem, à Guidel (Morbihan). Sa venue et son discours remarquable, rappelant la gravité du moment, avec une extrême-droite aux portes du pouvoir, sont de bon augure.
Avec mes collègues du groupe Modem, nous avons décidé de soutenir ce gouvernement a priori tout en restant vigilants et libres, en particulier dans la période budgétaire qui s’annonce. Fidèle à mes engagements, j’essaierai d’établir des ponts avec mes collègues des autres groupes, pour faire avancer la France et renforcer l’Europe.