Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
Comme l’ensemble de mes collègues Démocrates, je n’ai pas voté avant-hier la censure du gouvernement. Et, dans le chaos que ce vote pourrait produire, certains sont plus responsables que d’autres.
Hier, la coalition des extrêmes a eu raison du Premier ministre, Michel Barnier, et de son équipe gouvernementale. Comme il fallait s’y attendre, les députés de la France Insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN) sont restés dans leur couloir, leur logique, malgré une alliance de circonstance contre-nature. Rappelons cependant qu’à eux deux, ces groupes parlementaires comptent à peine plus de 200 députés, très loin de la majorité absolue.
Depuis toujours, je combats les idées de ces mouvements. Je déplore non seulement leur ignorance – j’en suis témoin chaque jour en hémicycle et en commission –, mais aussi leur « perseverare diabolicum », à savoir énoncer sans fin des propos erronés sans jamais se remettre en question, voire même en être fiers. Par leurs flatteries irresponsables auprès d’un électorat supposé acquis à leur idéologie, par leur art consommé de la manipulation, ils mettent notre démocratie en danger. Ils se pensent populaires, ils sont en vérité de dangereux populistes.
Ceux dont nous attendions un sursaut républicain salutaire étaient les membres du groupe socialiste. Ce sursaut n’a pas eu lieu et je le regrette. Aujourd’hui, le président de ce groupe parlementaire appelle à la responsabilité et se dit prêt à coopérer avec d’autres groupes parlementaires. Dont acte.
Depuis 40 ans, au MoDem, nous refusons de répondre à la question de savoir si nous sommes de droite ou de gauche. Cette question, complètement inopérante, a été balayée dans les nouveaux combats démocratiques, aux quatre coins de la planète, mais l’hémicycle continue de nous donner chaque jour, un spectacle ridicule et affligeant à voir, celui du match droite-gauche. Ce n’est même plus une guerre de religion. C’est une guerre de totems qui entraîne notre pays vers des abymes, alors même que le monde est en pleine ébullition.
La guerre en Ukraine, l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, la crise politique en Allemagne, etc., placent l’Europe face à de nouveaux défis. Pour peser en Europe et face aux désordres du monde, la France a besoin avant tout de stabilité et d’une classe politique responsable.
Les jeux politiques délétères de ces derniers mois affaiblissent notre pays à l’international – notre crédibilité économique et financière est en jeu –, ils éloignent par ailleurs nos concitoyens des institutions censées les représenter. À ce jeu, c’est toujours la démocratie représentative qui en sort perdante.
Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, pour peu que nous dépassions ce clivage droite-gauche, nous sommes plus de 300 députés susceptibles de pouvoir bâtir un compromis et sortir notre pays de l’ornière dans laquelle l’ont conduit les extrêmes. Au MoDem, nous n’avons jamais cessé de discuter avec l’ensemble des forces politiques qui étaient prêtes au dialogue et animées par l’intérêt général. Dès demain, nous serons à nouveau engagés pour faire en sorte que le pays ne reste pas paralysé et continue à tenir son rang dans le concert des nations et dans l’intérêt des Françaises et des Français.
