En tant que rapporteur pour avis des crédits alloués à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, j'ai tenu à clarifier, le 8 octobre 2019, la répartition de ces crédits.
Quand j’étais écolier, mon père m’avait fait réfléchir sur le problème suivant :
« Trois soldats revenant de guerre dorment dans une auberge. Ils payent chacun 10 francs pour la nuit. L’aubergiste, pris de remords pour ces héros, envoie son commis avec cinq francs à leur rendre, comme un geste commercial ou patriotique. Le commis, surpris que son patron lui donne un nombre de francs non divisible par trois, et pour ne pas créer d’embrouille, décide de ne rendre qu’un franc à chacun, et d’en garder deux pour lui. Faisons le bilan : chaque soldat a payé 9 francs, trois fois neuf égalent vingt-sept, plus les deux francs que le commis a dans sa poche, cela fait vingt-neuf. Où est passé le dernier franc ? »
Beaucoup rappellent en ce moment que l’AEFE a été effectivement amputé exceptionnellement de 30 millions d’euros à l’arrivée de la majorité en 2017 (sur l’exercice 2017, en crédits de paiements ramenés donc à environ 354 millions).
Dès l’automne 2017, durant le vote du budget 2018, la subvention de l’AEFE a été maintenue à 384 millions d’euros en autorisation d’engagement, et rétablie au même montant en crédits de paiement pour l’exercice 2018.
Et cela a été également le cas en 2019 (Elle a même été un peu augmentée).
Il y a donc longtemps que les 30 millions ont été rétablis, et ils n’ont affecté que ce que l’on pourrait appeler la trésorerie de l’agence ; les mesures de suppression de postes en détachement dans le réseau avaient été préparées bien avant la décision de juillet 2017.
SI l’on rajoute 25 millions en 2020, pour faire passer la subvention à 408 millions, ils viennent donc s’ajouter aux 30 millions déjà récupérés il y a deux ans, et ne viennent pas les « compenser » comme j’ai pu l’entendre et le lire çà et là.
De grâce à tous, parents, citoyens, donneur d’analyses ou de leçons, journalistes, soit vous comparez à 2019, à 2018, et vous constatez qu’il y aura bien 25 millions supplémentaires – le rapporteur que je suis vient de vérifier dans les documents de préparation du vote budgétaire : ils y sont ! – ; soit vous comparez à 2017, et vous constatez qu’il y a 25 + 30 millions supplémentaires.
Il y a assez de sujets en vrai débat, pour ne pas s’encombrer de fausses méthodes de calcul.
Et je tiens le dernier franc à disposition de tous ceux qui m’en feront la demande.