Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
Vue de l’intérieur, la discussion budgétaire est manifestement en train d’évoluer, et sans doute dans le bon sens. Cela ne sera peut-être pas suffisant pour donner dans les temps un budget à la France, et sortir des incertitudes qui pénalisent aujourd’hui notre pays, mais c’est sensible : moins de bruits et de cris dans l’hémicycle ; la rupture est consommée entre le groupe Socialiste et les Insoumis ; quelques positions de compromis sont adoptées par une très large majorité…
Je note pourtant quelques signes inquiétants : confusions sémantiques, votes illogiques, dans lesquels s’enferment certains de mes collègues. Accepter un compromis, ce n’est pas « changer d’avis » ; c’est passer l’intérêt de mon pays avant mes certitudes. Accepter un compromis, ce n’est pas une « victoire » pour certains et la « défaite » pour d’autres, ce doit être une avancée commune et partagée par tous. Quand le gouvernement rédige un nouvel amendement pendant la séance, ce n’est pas un « coup fourré » ou le « mépris du parlement », comme je l’entends ici ou là, c’est que lui seul a le droit de synthétiser la position de compromis issue du débat.
Beaucoup d’entre vous connaissent ma conviction de médiateur : je considère qu’il nous faut développer non seulement des pratiques de médiation et des modes alternatifs de règlement des conflits, mais c’est vraiment une culture de la médiation qu’il faudrait construire et renforcer dans nos sociétés, trop rapidement arc-boutées sur des totems.
Le chemin sera long, mais peut-être vivons-nous le début d’une bascule dans un parlementarisme plus responsable en France, comme il en existe d’ailleurs dans une grande partie des pays de notre circonscription.
Je le dis souvent à mes interlocuteurs, je suis trop vieux pour être pessimiste !





