Jeudi dernier, des centaines de jeunes étudiants sont partis de Novi Sad en Serbie pour rejoindre Strasbourg à vélo. En tant que secrétaire général adjoint du Parti démocrate européen (PDE) –, j’essaie à ma manière d’accompagner ce mouvement historique, démarré le 1er novembre, et qui secoue les institutions du pays. Un mouvement fondamentalement politique mais méfiant à l’égard du personnel politique. Parmi les arguments souvent développés par mes interlocuteurs serbes, figure notamment celui-ci : « Nous voulons rejoindre l’Union européenne ; nous nous sentons profondément engagés dans cette construction inédite d’une « unité dans la diversité ». C’est toute notre histoire. Mais Alexander Vucic et Ursula Von der Leyen sont dans le même parti politique ! »
Aujourd’hui en Serbie, pour ces jeunes, « parti politique » est synonyme de cuisine électorale, et même d’arrière-cuisine peu ragoûtante… Cet argument prend d’autant plus de sens pour l’homme politique que je suis devenu en 2017 qu’il fleurit au milieu d’un extraordinaire moment de réveil citoyen, dont la sincérité n’est ici contestée par personne. Seul le président serbe et ses proches exigent de l’Union européenne qu’elle cesse de « financer une révolution de couleur ».
Je veux dire à cette jeunesse que le PPE, quoiqu’ayant une existence légale et un fonctionnement transparent, n’est pas le seul parti dans l’Union européenne. Nous, Démocrates européens, sommes nés il y a vingt ans d’une scission avec ce même PPE. Nous voulions ainsi marquer notre opposition à l’admission de M. Berlusconi dans ses rangs. Je suis fermement et personnellement opposé à la gouvernance de M. Vucic en Serbie, au nom précisément d’une conception de la démocratie que je défends. Que ce soit en Géorgie, en Hongrie, au Bélarus, et surtout aujourd’hui en Serbie, les Démocrates européens ne transigeront pas avec la démocratie, au nom d’une soi-disant « stabilité » qui ne serait que de façade. La démocratie doit être en perpétuel mouvement, en particulier à l’heure où elle semble si menacée à travers le monde, et à l’intérieur même du continent européen.
Alors qu’il peine à trouver une issue politique, le mouvement citoyen serbe doit être soutenu, tout comme le mouvement récent des « Zbors », ces rassemblements citoyens à la croisée de l’histoire serbe et de l’élan des étudiants, redécouverts récemment.
Vive la CYCloyenneté !