CirconscriptionEducationFrançais dans le mondePositionsUne vision pour l’enseignement du français à l’étranger

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Les constats que j’ai pu faire sur la situation actuelle, et les éléments d’une vision prospective que je présente ci-dessous, doivent être considérés comme un rapport d’étape qu’il me semble devoir à mes concitoyens.

La réforme de l’AEFE et la relance du réseau est un processus de fond, qui va prendre quelques mois à construire, et quelques années à mettre en œuvre durablement. Il est donc important de répondre aux inquiétudes, non seulement sur le terrain, mais également par écrit et de façon structurée.

Ce travail s’inscrit pour moi dans les cadres suivants de mes fonctions de député :

  • Député des Français à l’étranger (Allemagne, Europe Centrale, Balkans). 29 écoles dans ma circonscription regroupant 14 000 élèves, dont 8 000 Français.
  • Membre de la commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale, rapporteur du programme 185 (diplomatie d’influence) et du Contrat d’Objectifs et de Moyens de l’AEFE, membre du CA de Campus France.et d’Expertise France.
  • L’une de mes quatre priorités de mandat est l’éducation et la culture.
Rappels utiles sur le réseau des lycées français :

L’AEFE a essentiellement trois missions statutaires : d’assurer, en faveur des enfants de nationalité française résidant à l’étranger, les missions de service public relatives à l’éducation ; de contribuer au renforcement des relations de coopération entre les systèmes éducatifs français et étrangers au bénéfice des élèves français et étrangers ; de contribuer, notamment par l’accueil d’élèves étrangers, au rayonnement de la langue et de la culture françaises.

Il y a trois sortes de ‘lycées français’ regroupés dans le réseau de l’AEFE : les lycées partenaires (la majorité : 274 sur 502), les lycées conventionnés (155 sur 502), et les lycées en gestion directe, qui sont comptablement et juridiquement consolidés dans l’AEFE (73 sur 502). Cette différenciation vaut que l’on s’y arrête.

  • Un lycée ‘partenaire’ est un lycée français, agréé par le Ministère de l’Education Nationale français, géré par un organisme de droit local du pays (école, association, fondation,…). Cette entité de droit local a été auditée par le ministère français, sur une liste de critères précis concernant les programmes, l’utilisation de la langue française, la structure de direction, l’implication des parents,…etc…, qui lui ont permis d’être en partie ou en totalité homologuée et intégrée au réseau AEFE. Cela signifie concrètement qu’un élève fréquentant cet établissement est considéré comme suivant le système scolaire français, qu’il pourra intégrer n’importe quelle autre école française (en France ou à l’étranger) au niveau où il se sera arrêté à son départ du pays, et surtout que la qualité de l’enseignement et de l’accompagnement des élèves est garantie par la France comme dans tout établissement de métropole. Cependant, ces lycées partenaires, pour des raisons historiques, juridiques, ou de choix autres, ont décidé de ne pas être conventionnés avec l’AEFE. Ils restent des entités libres, de droit local, financièrement indépendants, ils fixent leurs droits d’écolages, leurs inscriptions, leurs règles et leur actions pédagogiques, ils assurent en totalité la responsabilité du recrutement de l’ensemble de leur personnel, pour autant qu’ils respectent l’agrément qui leur permet d’être reconnu comme lycée français. Dans ma circonscription, c’est le cas par exemple des lycées de Sarajevo, de Tirana, de Varna, et de Skopje.
  • La deuxième catégorie est constituée par les lycées conventionnés. Ces établissements sont exactement dans le même cas que les lycées partenaires en ce qui concerne leur structure (droit local), leurs organes de direction, leur recrutement, les frais de scolarité, et l’agrément par le Ministère de l’Education Nationale pour être reconnus comme ‘lycées français’. La seule différence, c’est qu’ils ont signé, librement, en tant que personne morale locale, une convention avec l’AEFE, qui fixe de façon réciproque des droits et des devoirs des deux parties dans certains domaines, en particulier dans la possibilité d’intégrer à leurs équipes du personnel pédagogique ou du personnel de direction géré par l’AEFE, et de ne pas en supporter la totalité des coûts (pris en général en charge à hauteur d’un peu plus de 50% par l’AEFE). La mise à disposition partielle de ce personnel géré de façon centrale par l’AEFE au profit de ces établissements conventionnés s’accompagne également d’autres mesures pédagogiques et d’encadrement (le proviseur et le Directeur Administratif et Financier sont généralement nommés conventionnellement par l’AEFE). Ces établissements se voient donc facturés par l’AEFE, en plus du remboursement partiel du personnel mis à disposition par l’AEFE, d’une ‘remontée’ pour participer aux frais généraux du réseau, de l’ordre de 6% des recettes d’écolages (ponctuellement augmentée unilatéralement par l’AEFE à 9% récemment). Ces établissements représentent 15 des 29 établissements de ma circonscription. Ils assument l’ensemble de la gestion (recrutement des autres membres du personnels, locaux, fonctionnement, etc…), et sont juridiquement et financièrement indépendants.
  • La troisième catégorie, très minoritaire, est constituée par les Etablissements en Gestion Directe (EGD) par l’AEFE, c’est-à-dire intégrés comptablement et juridiquement à l’AEFE. Une quarantaine seulement d’établissements au monde (plus une trentaine au Maghreb pour des raisons historiques). Dans ma circonscription, en plus des 4 établissements ‘franco-allemands’ au sens du traité de l’Elysée de 1963, et qui sont donc gratuits pour les Allemands comme pour les Français, il s’agit uniquement des lycées de Berlin, Munich, Francfort, Vienne et Prague.
Quelques rappels des chiffres et mise en perspective :

Le budget du réseau d’enseignement français à l’étranger est de l’ordre de 1,9 milliard d’euros : de l’ordre de 700 millions pour les 274 établissements appelés ‘partenaires’ (non subventionnés par l’Etat), de l’ordre de 700 millions pour les 155 établissements ‘conventionnés’ (gérés par des organismes tiers locaux et recevant un soutien de l’Agence), et de l’ordre de 500 millions pour l’Agence elle-même et la quarantaine d’établissements qu’elle gère directement.

L’AEFE reçoit une subvention de 400 millions d’euros, qui correspond donc à moins du quart du budget du réseau dans sa totalité, qui correspond donc à moins du tiers du budget du réseau si l’on en retire les établissements partenaires, et qui correspond donc à plus de 80 % du budget de l’Agence si l’on ne prend en compte que les établissements en gestion directe. Cette subvention est l’une des plus grosses dépenses de la mission « Action Extérieure de l’Etat », dont elle représente 14% des dépenses totales.

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Discussion avec les élèves de l’école française de Tirana – Janvier 2018

Les grandes raisons d’y croire :
  • Notre nation fait un effort unique au monde.
  • Les enseignants et le personnel d’encadrement : 6.000 personnes, de très grande qualité.
  • La volonté très claire de relancer un réel développement du réseau de la part de l’exécutif et du Président de la République, annoncé à Bucarest en août 2017, et réaffirmé le 20 mars dans son discours sur la francophonie et l’enseignement.
  • Les synergies encore peu utilisées entre les différentes missions de l’état, entre les différents états concernés, entre les états et les partenaires associatifs et/ou privés, et qui constituent de grandes opportunités pour le développement du réseau.
Les blocages actuels :
    • La méconnaissance du réseau, des statuts juridiques, des financements, des missions, par les différents acteurs concernés, parfois au sein des établissements. Des confusions qui créent des malentendus et des blocages inutiles. Lors de mes visites, il m’a semblé que le débat est parfois peu constructif, car mal informé.
    • Les irritants actuels :
      • Le montant de la subvention au réseau.
      • Le montant des droits d’écolages, le manque de visibilité sur leur évolution et l’exclusion de certaines familles qui ne peuvent pas prétendre aux bourses pour des raisons financières.
      • Les statuts des enseignants.
      • Les a priori concernant les différents modèles d’établissement, en particulier la ‘pensée unique’ Etablissement en Gestion Directe.

En comparant les blocages aux raisons d’y croire, je reste résolument optimiste.

Quelques principes a priori consensuels pour avancer :
  • Les enjeux de l’enseignement français à l’étranger dépassent largement ceux de la simple scolarisation des enfants français. Réduire l’enseignement français à l’étranger à cette seule mission serait non seulement irréaliste (seul un tiers des enfants scolarisés sont français), mais serait même contre-productif par rapport à l’esprit des Français en mobilité internationale aujourd’hui. De plus, d’autres outils répondent également à ce besoin pour les nombreux Français qui n’ont pas accès au réseau (CNED, enseignement bilingue…). Nous parlons bien de l’enseignement français, et EN français, dans le monde.
  • Les besoins et les demandes sont énormes dans le monde, et le réseau doit être développé, avec parfois même un caractère urgent à cette nécessité de développement.
  • Les besoins sont très différents en fonction de la géographie et de la géopolitique, et les réponses doivent donc être différenciées (Europe à vocation d’intégration, Afrique subsaharienne, Moyen-Orient, zones de guerres, …).
  • L’effort de la nation sera au moins maintenu, il est soutenu par l’ensemble de la représentation nationale comme une richesse utile à l’ensemble de la Nation, et pas une réponse catégorielle à certains concitoyens. Je le souligne régulièrement, il s’agit de mobiliser des ressources utiles au projet national dans son ensemble, et pas simplement de gérer un guichet de service pour les Français installés dans tel ou tel ville étrangère.
  • C’est non seulement la langue, mais également la qualité de l’enseignement et sa reconnaissance internationale et ses liens avec les mondes académique et économique francophones qui rendent le développement de l’enseignement français à l’étranger nécessaire.
Quelques-unes de mes convictions personnelles :
        • Le réseau assure correctement sa mission de service public auprès des Français en mobilité internationale. Deux sujets font cependant encore débats : d’une part, le fait que ce service n’est pas gratuit, à de rares mais intéressantes exceptions près ; et d’autre part, le bilinguisme parfois subi comme une contrainte par certaines familles. Mes convictions sont les suivantes :
          • Ce service, même annoncé comme public, ne sera jamais gratuit. Dire le contraire est démagogique et dangereux pour le réseau lui-même. Le droit d’écolage annuel moyen (toutes catégories d’établissement) est aujourd’hui de 5 200 euros. Cela me paraît de l’ordre du raisonnable à deux conditions : qu’au-delà du système de bourses existant, nous puissions effectivement réduire l’exclusion d’enfants français pour des raisons financières (qui doit concerner quelques milliers d’enfant aujourd’hui), et que certaines disparités tarifaires entre établissement soient corrigées.
          • Je suis d’expérience attaché au bilinguisme ou, tout au moins à l’apprentissage intensif de la langue étrangère du pays dans lequel l’enfant vit, même pour quelques années seulement. En effet, les solutions d’école bilingue s’accompagnent d’une part souvent d’un soutien financier conséquent de la part du pays d’accueil, et, d’autre part, je suis convaincu que c’est une énorme chance intellectuelle et d’ouverture sur le monde pour les enfants qui ont l’opportunité d’en profiter. Le confort et l’image d’Epinal d’un réseau qui permet „de passer de la page 55 du manuel à Rio à la page 56 du même manuel à Berlin” ne sont à mon avis ni souhaitables ni adaptés au monde auquel nous devons préparer nos enfants. Ainsi, sur ma circonscription, je soutiens les projets de lycée franco-allemand à Hambourg, de transformation en lycée européen à Varsovie, de lycée francais-allemand à Zagreb.
        • Dans le cadre de sa mission de rayonnement, je trouve que le réseau n’est pas à la hauteur de nos ambitions en général, malgré des situations locales diversifiées. Cela est essentiellement dû, à mon avis, à l’absence de stratégie claire, portée par un encadrement dédié, dans deux domaines aujourd’hui indispensables (qui certes ne l’étaient pas il y a trente ou quarante ans) :
          • Il faut d’une part fixer les objectifs de développement du réseau (combien de nouveaux établissements dans cinq ans, dans dix ans, dans quelles villes, combien de nouveaux élèves, dans quelles classes et quels niveaux dans cinq ans, dans dix ans, dans quelles parties du monde, en s’appuyant sur quels partenaires, quels co-financeurs,…) ; les annonces récentes du Président de la République vont dans le sens de cette ambition et de cette exigence.
          • Il faut d’autre part mettre en place la recherche et la gestion de partenariats : association avec les systèmes éducatifs locaux pour la reconnaissance – au minimum -, et pour la participation aux projets, conventions de réciprocité en France, enseignement multilingue et/ou labellisé dans les systèmes locaux, investisseurs associatifs ou privés (actuellement, ils sont trop souvent ignorés, quand ils ne sont pas dénigrés ou combattus), institutions partenaires au sein de la francophonie, suivi dynamique des conventions signées (elle sont parfois même oubliées au lieu d’être actualisées et renégociées), mutualisation des formations (pour que l’excellence de nos enseignants et formateurs du réseau fasse tache d’huile,…), mutualisation des outils de diffusion,…

        Ces deux domaines devraient être à mon avis les deux directions et services majeurs de l’organigramme de l’AEFE.

        • Enfin, je reste convaincu que la troisième mission du réseau, le renforcement des collaborations éducatives avec les services d’enseignement des pays d’accueil, n’est plus assumée aujourd’hui correctement. Cela est dû à mon avis d’une part au manque de coordination systématique avec les différents autres services de l’état (Instituts français, chargés de coopération,) – ce que j’avais appelé dans mon rapport la nécessité de ‘piloter’ notre diplomatie d’influence -, et d’autre part à la gestion homogénéisée et aux a priori concernant le ‘modèle unique’. Le personnel du réseau se sent trop peu concerné au quotidien par ces défis. En vivant dans une bulle franco-française, on tend à faire ‘comme en France’ sans y être.
        • Les objectifs de développement par zone. Il y a trop peu de « plans d’enseignement » établis par pays, sous la responsabilité des ambassades, afin de coordonner une réelle action de rayonnement, d’influence et de service à plusieurs années. Le développement, ou même parfois l’évolution, est trop souvent subie. Par exemple, dans ma circonscription, la présence de l’enseignement français dans les pays des Balkans devrait être stratégiquement pilotée au vu des enjeux qui y sont associés ; ou encore, la définition d’une stratégie spécifique dans les pays du Sahel en accompagnement des efforts de stabilisation (militaires et civils) auxquels notre pays participe. De même, je suis convaincu que des structures beaucoup plus décentralisées et plus inclusives devraient être mises en place pour assurer la participation de tous les acteurs : les parents, les élus des français à l’étranger (participation des conseillers consulaires par exemple), les enseignants, les autres partenaires de la francophonie, les postes diplomatiques (et pas uniquement pour valider les bourses). Ainsi c’est une sorte de « Conseil Consulaire de la francophonie » qui participerait et dynamiserait la destinée de l’enseignement français à l’étranger sur le terrain. La gestion du réseau, et en particulier le Conseil d’Administration de l’AEFE doit aujourd’hui s’adapter à la gestion diversifiée de certains enjeux de l’enseignement français à l’étranger. Dans ma circonscription, je considère comme un indicateur de réussite qu’il y ait des ouvertures d’écoles durant mon mandat, et que le nombre d’élèves scolarisés augmente significativement.
        • L’immobilier : je pense que la gestion immobilière du réseau devrait être isolée et externalisée, avec une différenciation entre les bâtiments dont l’agence est propriétaire, et ceux qu’elle loue. Cela aurait à mon avis trois avantages :
          • Une gestion de la maintenance plus systématique et donc optimisée (aujourd’hui, seuls les gros travaux et les investissements sont centralisés, avec intervention éventuelle des équipes centrales, mais pas la maintenance planifiée ni le contrôle de l’exploitation, ce qui peut apparaître incohérent).
          • Une mutualisation de l’impact des coûts immobilier sur les écolages des familles, au moins pour les établissements gérés directement (il y a des grosses disparités entre villes parfois proches qui se répercutent directement sur les frais d’écolages). Ce système permettrait une péréquation beaucoup plus juste.
          • Une plus grande efficacité pour accompagner les projets de développement et pour optimiser les locaux. Par exemple, dans ma circonscription, la salle Molière à Vienne, l’éventuelle piscine à Budapest, ou le futur (?) établissement secondaire à Tirana mettent en jeu des savoir-faire immobiliers qui ne sont sans doute ni présents, ni même souhaitables, en interne dans le réseau.
        • Les Etablissements en Gestion Directe : je suis absolument favorable au maintien des établissements en gestion directe. Ce sont les navires amiraux de notre rayonnement et de la francophonie. Il y en a quatre dans ma circonscription (Berlin, Munich, Prague, et Vienne), en plus des lycées binationaux franco-allemands de Fribourg, Sarrebruck, et Stuttgart (gratuits). Même si les EGD ne me semblent pas adaptés au développement du réseau face aux besoins énormes que nous connaissons, ils portent l’histoire, l’image de l’excellence et de la qualité de nos dispositifs, et ils doivent en rester les points d’ancrage forts.
        • Les camps de réfugiés, l’éducation en urgence. Je rêve que notre réseau soit reconnu dans par exemple cinq ans, comme LE spécialiste de l’éducation en urgence, dans les camps de réfugiés, dans les situations post catastrophe, et que ce savoir-faire accumulé par notre réseau (qualité pédagogique, mobilité des enseignants et des cadres, engagement interculturels, francophonie, mobilité de nos concitoyens, …) se rende utile à l’un des enjeux majeurs de la planète dans les décennies à venir. C’est un développement un peu particulier, mais c’est un des meilleurs exemple de ce que je crois profondément : les trois raisons d’être du réseau, parfois présentées comme porteuses de contradictions insolubles, peuvent être non seulement réconciliées, mais sources de développement et de remise en route consensuelle, j’ose le mot, entre toutes les parties concernées (Parents français en mobilité, parents étrangers, diplomatie et action extérieure de la France, cadres et enseignants du réseau quel que soit leur statut, partenaires de la francophonie, …etc…).
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Extraits choisis du discours du 20 mars 2018 d’Emmanuel Macron
        • Sur la Francophonie et l’enseignement français dans le monde

          (…)

          Ce qu’on appelle francophonie aujourd’hui ce n’est pas cet espace incertain à la périphérie de la France laquelle en serait le centre, c’est la langue française elle-même qui est devenue le centre de toutes les nations et de tous les peuples où elle a fait souche dans sa variété étourdissante. C’est cela la francophonie, ce continent humain qui admet comme Constitution une grammaire partagée, comme articles de loi une syntaxe, comme code civil un vocabulaire. Et c’est fort de cela qu’aujourd’hui des centaines de millions de personnes affrontent le monde, le vivent et le racontent dans ce que Salah STETIE appelle « L’autre langue », celle dont il dit d’ailleurs qu’il ne sait pas s’il l’a au fond choisie. Et la France doit aujourd’hui s’enorgueillir d’être au fond un pays parmi d’autres qui apprend, parle, écrit en français, et c’est aussi ce décentrement qu’il nous faut penser.

          Notre langue française, si souvent encore représentée comme un jardin aux allées rectilignes, est devenue ce lieu partagé qui a épousé progressivement les inflexions de la planète. Ici résonnent les paroles d’Edouard GLISSANT indiquant comme objet de la poésie le monde, le monde en devenir, le monde tel qu’il nous bouscule, le monde tel qu’il nous est obscur, le monde tel que nous voulons y entrer. Le français s’est au fond émancipé de la France, il est devenu cette langue monde, cette langue archipel parce que d’autres langues se parlent dans des continents immenses et des centaines de millions de nos concitoyens la partagent mais il est peu de langues qui se parlent dans cet archipel monde qui est le nôtre.

          Au fil des siècles, la langue française est devenue celle des dominants puis celle des opprimés, elle est ce qui permet de ne pas sombrer dans l‘aphasie, dans l’incommunicabilité, dans l’isolement lorsque surviennent la guerre, la violence, la barbarie. Elle permet de dire une expérience du monde qui aurait pu rester enfouie comme cette anguille sous roche dont parle le récit éblouissant d’Ali ZAMIR. En faisant de la langue des colons leur langue, en affirmant que la soumission sociale et politique pouvait trouver un exutoire dans la langue des dominants, une langue refaçonnée, remise à sa main, modelée et investie par une expérience différente, les anciens colonisés ont aussi apporté à notre langue cette expérience de souffrance qui enrichit notre regard et trouve les chemins de la réconciliation dans des imaginaires que tout aurait pu opposer.

          Avant eux des persécutés, des exclus, des déracinés avaient trouvé dans la langue française leur socle, de Heinrich HEINE à Paul CELAN, mais il serait arrogant de dire que le français serait cette langue seule de la liberté. Non, on a torturé en français, on a fait des choses merveilleuses en français et on continue à faire des choses merveilleuses et terribles en français. Il y a toujours des tyrans qui pratiquent la tyrannie en français et aimer le français n’est pas leur donner quitus mais toujours au creux du français il y a eu je crois cette volonté de liberté sans doute toujours inaccomplie, ce destin dont parlait l’abbé GREGOIRE dès 1794, ce projet dont parle aussi STETIE, cette volonté de ne pas céder.

          Les mémoires ainsi se sont mêlées, les blessures des uns sont devenues les blessures des autres et nous travaillons dans la même langue à panser nos plaies franchissant pour cela le seuil de l’oubli évoqué par Assia DJEBAR dans « La disparition de la langue française ». La langue française aujourd’hui est animée de cet immense élan vers la liberté, elle est la langue des combats pour l’émancipation, celle des non-alignés dont parlait Abdou DIOUF et Boutros BOUTROS-GHALI. Elle est aussi la langue des journalistes, des opposants, des blogueurs, des poètes, de tant et tant de pays où on se bat en français pour la liberté.

          Car parler français jusque dans les pays qui jamais ne furent des colonies c’est encore s’inscrire en faux contre un ordre présenté comme inéluctable. C’est aller chercher son oxygène dans des textes, dans une mémoire qui toujours ont célébré l’indépendance d’esprit et le refus des conventions. Et le hasard de nos histoires partagées, de nos géographies parfois nous ont conduit aussi à avoir cette langue en partage. C’est pour cela que nous admirons le combat des Québécois, des Belges, des Suisses, des Luxembourgeois, Monseigneur, Madame, pour porter haut le français. Mais nous sommes également frappés de ces pays d’Europe, d’Amérique, d’Asie qui quoi que n’ayant jamais été officiellement francophones sont d’aussi ardents partisans de cette langue française qui leur tend un miroir où ils contemplent leur humanité, saisissent le monde, entendent sa rumeur. Parler le français, l’écrire, c’est entrer dans une immense communauté d’expériences et de regards.

          (…)

          C’est aujourd’hui un acte de confiance en notre langue que nous sommes résolus à accomplir, car nous sommes au seuil d’un moment nouveau de notre histoire et de l’histoire de notre langue. Nous passons de l’idée ancienne d’une francophonie qui serait la marge de la France à cette conviction que la francophonie est une sphère dont la France avec sa responsabilité propre et son rôle historique n’est qu’une partie agissante, volontaire mais consciente de ne pas porter seule le destin du français.

          Jean ROUAUD en a exprimé l’enjeu en des termes d’un lumineux optimisme : « désormais déliée de son pacte avec la Nation, écrit-il, libérée de l’étreinte de la source-mère, devenue autonome, choisie, retournée à son champ premier, nourrie par d’autres aventures, n’ayant plus de comptes à régler avec la langue des anciens maîtres, la langue française a de nouveau à proposer, vue d’Afrique, d’Asie ou des Caraïbes, de Chine ou d’Iran, d’Amérique du nord ou du Vietnam, son interprétation du monde, un monde sachant que sans récit il n’y a pas d’intelligence du monde ».

          (…)

          Apprendre à parler et écrire le français d’abord c’est établir dans toute la francophonie cette Constitution qui nous unit et nous rapproche. Il y a dans le rapport à une langue le rapport à une autorité, elle a ses règles et une langue permet des libertés, vous en êtes pour nombre d’entre vous de merveilleux visages, mais elle n’existe pas si d’abord on n’accepte pas de se soumettre à ses règles, si on n’accepte pas son autorité première, les usages que d’autres femmes et hommes en ont fait et qui s’est progressivement sédimenté, dont on peut retracer l’histoire ou se perdre dans ses rais.

          C’est un immense défi et nous ne relèverons celui-ci que si nous savons faire se lever une génération nouvelle, militante, ambitieuse, une génération de ces héros bien particuliers qu’on appelle les professeurs de français. Vous me direz que sur ce sujet, j’ai une forme de conflit d’intérêts biographiques qui pourrait conduire à fausser mon jugement. Je ne pourrai le nier mais je veux néanmoins dire que toute notre histoire, l’histoire de notre pays fut constituée par ces héros et notre capacité à porter le français y compris dans des terres où notre langue a reculé ; nous avons réussi à le faire par ces héros que sont les professeurs de français.

          A chaque fois que nous avons fermé une classe, que nous avons décidé qu’on pouvait se passer d’un professeur, le français a reculé. Et à chaque fois que nous avons considéré qu’on pouvait s’affranchir d’un professeur ou ne plus former le professeur, le français a aussi reculé. Le professeur de français, cette figure centrale, qui forge l’esprit, la sensibilité, la mémoire, la curiosité parce que la grammaire, le vocabulaire, l’étymologie et bien souvent la littérature sont le terreau où nos vies s’enracinent. Le professeur de français est le garant et le moteur de la vitalité même de la langue française. Nous savons tous ici notre dette à l’égard des éveilleurs qui nous jettent parfois contre gré dans les méandres de la grammaire et dans les grands espaces du roman ou de la poésie, faisant croître en nous ce qui était encore confus, latent. Notre première et plus grande responsabilité est ainsi de rendre ses lettres de noblesse au métier de professeur et singulièrement au métier de professeur de français.

          Et apprendre le français, c’est d’abord l’apprendre en France et nous ne saurions proposer quoi que ce soit pour la francophonie si nous ne savons regarder nos propres imperfections, nos propres lacunes, parfois nos propres reculs. C’est pourquoi nous avons dès le début du quinquennat décidé qu’il fallait en effet parfois remettre des règles, rouvrir des classes, réduire le nombre d’élèves par classe dans ces lieux de la République les plus en difficulté, où on a concentré toutes les difficultés et où le français avait reculé. Dès le mois de septembre dernier, le ministre de l’Education nationale a ouvert dans ces zones dites d’éducation prioritaire des classes de CP, suivront des CE1 puis encore d’autres pour réduire le nombre d’élèves par classe pour regarder en face ce qui était devenu une banalité pourtant inadmissible, celle qu’un enfant sur cinq arrivant en CM2 dans notre pays ne savait pas maîtriser ou la langue ou le calcul ou l’écriture comme il le devait.

          Nous avons donc remis des maîtres, quelques règles, remis l’évaluation sans laquelle on ne sait mesurer si l’on a appris ou pas, et réussi je crois à aussi remettre dans l’esprit de chacun, et au premier chef les parents, que parler une langue s’acquiert par des efforts, par ce travail. Nous poursuivrons avec le ministre de l’Education nationale cette tâche parce qu’elle n’est pas pour autant terminée mais nous avons ainsi remis au centre de ce combat pour le français l’école et le professeur.

          Apprendre le français, c’est bien entendu également lire et c’est ce que dès la rentrée dernière le ministre de l’Education et la ministre de la Culture ont ensemble porté et que nous poursuivrons. Lire c’est entrer dans la substance de la langue, mais aussi dans sa mémoire et son imaginaire, c’est consacrer un temps de solitude, à ce qui nous reliera plus fortement aux autres et au monde. La lecture sera au cœur de l’école, cela a commencé, le livre offert chaque année le sera encore davantage et les exercices ainsi se poursuivront. Des exercices qui permettent de forger avec la langue ce contact étroit seront multipliés, de la dictée à la pièce d’éloquence, de la lecture à voix haute à la chanson, de la récitation à la réflexion sur la racine des mots qui passent en France par la revitalisation résolue des langues anciennes qui sont la matrice même de notre langue, et d’où procède cette autorité même dont je parlais.

          La lecture redeviendra le cœur de l’apprentissage notamment dans les quartiers où nous l’avions laissé reculer, où la langue française elle-même s’est abîmée.

          (…)

Lire aujourd’hui, c’est lire aussi la littérature écrite en français aux quatre coins du monde. Je souhaite que des auteurs de langue française soient enseignés dans les écoles françaises mêmes s‘ils ne sont pas Français ou d’origine. C’est ainsi que les élèves de France apprendront à goûter le sel de leur langue dont les écrits coruscants d’Ahmadou KOUROUMA, Driss CHRAÏBI, François CHENG, Milan KUNDERA, HAMPÂTE BÂ, Aimé CESAIRE, NIMROD et tant d’autres ici présents. J’ai ainsi décidé que la journée du 20 mars serait désormais dédiée à la connaissance des littératures en langue française à l’école.

Lire, c’est aussi avoir un lieu pour lire ; il y a l’école, certes, mais il y a aussi la bibliothèque. C’est en ce sens bien entendu que les recommandations formulées par Erik ORSENNA et Noël CORBIN dans leur rapport rendu à la ministre de la Culture il y a de cela quelques semaines seront suivies scrupuleusement. Parce que parfois retrouver la bibliothèque fermée lorsqu‘on rentre le soir ou lorsqu’une ou deux journées n’est livrée à la disponibilité des parents ou des enfants, c’est renvoyer à un espace de tranquillité, d’intimité qui n’existe pas, c’est priver d’un espace d’échanges, de hasards ou de rencontres, de partage de littératures et d’expériences de mots, celui ou celle qui y avait peut-être le plus droit. L’ouverture des bibliothèques, c’est un combat pour l’émancipation ; ouvrir dans les villes et les villages où cela a du sens, où c’est souhaité, porté par les élus, les maires au premier chef, ouvrir ces bibliothèques, c’est permettre à des enfants qui n’ont pas de livre dans leur famille, c’est permettre à des enfants pour qui travailler en famille n’est plus possible, d’avoir accès aux livres, à la tranquillité qui l’accompagne, au silence, à l’échange choisi, c’est mettre fin à cette idée que trop encore peuvent avoir en tête que ça ne serait pas pour eux ; les bibliothèques sont le lieu névralgique de cette formation personnelle.

(…)

Ce devoir d’apprendre le français en France s’impose de manière plus impérieuse au moment où nous devons accueillir des femmes et des hommes chassés par la guerre et leur donner un destin au sein de notre communauté nationale. Je ne vois pas de meilleur titre de séjour pour eux que la langue française et c’est par là aussi qu’ils entreront dans la Nation, c’est par là qu’ils trouveront leur juste place. Et si on ne leur donne pas cette chance, si on ne leur donne pas cette possibilité de rentrer dans notre pays par et dans la langue, quelle place prétend-t-on leur donner ? Aujourd’hui les réfugiés ont droit à 250 heures au maximum de cours de français ; je vous défie d’apprendre le français en 250 heures.

Ce volume sera porté à 400 heures et même 600 heures pour les personnes les plus vulnérables et les plus éloignées de la société française qui ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture ; nous accompagnerons les associations, les établissements éducatifs avec la délivrance d’un label propre, en mettant aussi dans chaque ville des bibliothèques et des médiathèques de référence parce que la langue française n’est pas simplement un outil d’intégration ; elle est l’intégration. Et je salue ici le travail que plusieurs associations présentes en ces lieux font chaque jour pour des élèves réfugiés venus de Géorgie, d’Afghanistan, de Libye, de Syrie ; certains dans quelques jours, dans quelques semaines joueront « Britannicus » de RACINE. Cela vaut tous les titres et tous les papiers.

Cette exigence que nous portons sur notre territoire national, je veux la porter hors de nos frontières de la même façon car il est de la responsabilité de la France de faire vivre nos Francophonies au service des peuples non pas comme un faux-nez de notre empire colonial, comme certains le prétendent, mais parce que nous croyons dans le destin de notre langue, dans ce qu’elle véhicule, dans ce qu’elle dit du monde où nous vivons sans surplomb aucun. C’est pour cela que la France s’est engagée tout particulièrement de la même manière pour l’éducation et pour la formation des maîtres. Ces deux combats sont décisifs.

J’ai voulu que la France, dans l’action qu’elle mène à l’international – et nous l’avons constamment porté avec le ministre –, puisse, à travers son aide publique au développement, réaffirmer son engagement fort pour l’éducation, en particulier l’éducation des jeunes filles qui recule aujourd’hui dans tous les terrains où la terreur monte et où l’obscurantisme essaie aujourd’hui de prendre le dessus. Il nous faut donc nous battre en investissant, ce que la France fera dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation, mais aussi dans son aide bilatérale pour l’éducation, l’éducation des jeunes filles en particulier en Afrique et tout particulièrement au Sahel.

Nous nous battrons aussi pour la formation des maîtres, car il importe de continuer à accompagner à cet égard toutes les initiatives d’appui à une éducation de qualité en France qui soit accessible à toutes et tous et en particulier avec le déploiement à tous les pays d’Afrique francophone du Programme d’accompagnement des enseignants Apprendre réalisé en lien avec les agences de l’OIF, la création d’un fonds pour améliorer l’accessibilité aux ressources pédagogiques et la mobilisation du ministère français de l’Education nationale et de ses opérateurs pour proposer des dispositifs innovants de formation initiale et continue et le renforcement des actions bilatérales menées par nos ambassades.

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Mais ce travail passera aussi par un élan nouveau donné aux lycées français. La France dispose aujourd’hui de 500 établissements dans le monde accueillant 350.000 élèves. C’est la colonne vertébrale de notre offre d’enseignement à travers le monde. Il sera consolidé, dynamisé pour garantir sa pérennité et répondre à la demande croissante. Les moyens seront maintenus. Le ministre, à l’été, proposera une stratégie pour mieux associer le secteur privé et je veux ici remercier tous les Etats qui accompagnent dans ce travail. Et j’ai eu l’occasion de le faire hier mais je veux en ce lieu vous le dire, Monseigneur, remercier en particulier le choix qui a été le vôtre pour notre lycée français au Luxembourg et l’investissement qu’avec votre gouvernement, vous avez décidé de faire pour que nous continuions à être présents.

Nous allons aussi développer les établissements partenaires avec l’objectif de doubler le nombre d’élèves accueillis au sein du réseau scolaire français d’ici à 2025. Des pôles régionaux de formation seront créés pour former les nouveaux enseignants, par exemple, au Mexique ou au Liban. Et partout où je passerai, je poursuivrai de manière méthodique des stratégies partenariales qu’avec le ministre et le secrétaire d’Etat à la Francophonie, nous conduisons inlassablement qui consistent à nouer des partenariats pour que dans les systèmes éducatifs de chacun des pays, le français soit davantage et mieux enseigné, que nous puissions aider à ces investissements, mais qu’ils soient choisis par chacun de ces pays.

En dehors même de nos établissements, les filières bilingues francophones sont en effet très demandées à l’étranger, du LAFAYETTE Acadamy de New York jusqu’au lycée Guangming de Shanghai en passant par le 18e lycée de Zagreb. Pour accompagner leur développement, la mission de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger en la matière sera renforcée. L’objectif est qu’en 2022, le réseau des écoles proposant des sections bilingues francophones de qualité portant le label France Education regroupe 500 établissements contre les quelque 209 actuellement.

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Hors de nos frontières, nous devons aussi retrouver notre influence et notre capacité à agir. C’est pourquoi l’Institut français sera renforcé dans son rôle d’opérateur de la promotion et de la diffusion du français dans le monde. A Paris, Institut français et Alliance seront réunis dans un même lieu pour renforcer les synergies des acteurs qui concourent à la langue française, et le réseau des Alliances se déploiera à raison de 10 ouvertures par an à partir de 2019.

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Je souhaite aussi que les crédits alloués à ces institutions soient pleinement sanctuarisés.

Récemment, j’ai été sur ce sujet interpellé par le recteur de l’université de Dakar, Monsieur THIOUB. Il m’a fait remarquer justement que l’Institut français de Dakar est sagement adossé à l’ambassade de France dans un quartier devenu calme où il se passe moins de choses qu’il y a quelques décennies. Il nous faut donc retrouver les bons lieux et notre diplomatie culturelle sera appelée à aller chercher les gens là où ils sont, dans les quartiers parfois éloignés du centre, dans les lieux où bat le pouls de la vraie vie car l’heure n’est plus à une diplomatie culturelle cantonnée dans les beaux quartiers et dans les bâtiments officiels. J’apprécie ainsi qu’à Casablanca, notre Institut français n’hésite pas à travailler dans le quartier déshérité de Sidi Moumen, celui-là même d’où étaient venus les auteurs des attentats de 2003, pour épauler des artistes comme Nabil AYOUCH, Mahi BINEBINE qui s’efforcent d’offrir aux jeunes les plus vulnérables des formations à la musique, à la danse, au théâtre, au cinéma, des cours de français ou d’informatique.

La Francophonie doit pouvoir toucher ces nouveaux publics, aller vers ceux qui ne viennent pas à nous dans les campagnes, dans les quartiers éloignés, dans les quartiers populaires où l’envie de français et de plurilinguisme est forte, où la créativité est exceptionnelle, où l’innovation affleure partout.

Votre Député

Je me suis engagé en politique pour rendre ce qu’on m’a donné. Je suis né en Provence, ai grandi en Lorraine. Aujourd’hui encore, ces deux territoires continuent d’exercer sur moi leur empreinte. Mais ma vie personnelle et professionnelle (entrepreneur dans le public et le privé) est surtout marquée par les voyages et la rencontre avec l’autre (Cameroun, SaarLorLux, Lituanie, Pologne, Egypte, Europe centrale et Balkans). Contrairement à la violence ou l’isolement qui sont mortifères, le conflit est nécessaire à la vie. C’est pourquoi j’ai souhaité me former à la médiation. C’est elle qui constitue le fil rouge de tout mon parcours de vie et professionnel.

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Député des Français établis à l’étranger.

Allemagne, Europe centrale, Balkans

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